La French Tech continue d’accélérer malgré la crise, et c’est une excellente nouvelle. Un élan qui s’explique notamment par la maturation de l’écosystème et l’amélioration de l’image de la France auprès des investisseurs étrangers. Les succès technologiques de ces dernières années ont donc su combler le déficit de visibilité dont souffrait l’économie tricolore il y a encore seulement dix ans !
Cependant si la place de la France en Europe s’est affirmée, l’Hexagone est encore dépassée en dynamisme par les écosystèmes anglais et allemand. Un constat qui nous invite à réfléchir aux défis qui attendent la French Tech dans les prochaines années.
Accélérer la présence d'investisseurs européens
Lorsqu’on analyse le profil des investisseurs qui travaillent avec les entreprises du Next40, on s’aperçoit que les investisseurs internationaux représentent désormais près de 50 % du panel d’investisseurs.
Si l’on doit se féliciter de leur participation dans un écosystème en pleine construction qui témoigne aussi de l’embellie de l’attractivité française, ce chiffre n’est pas sans soulever des questions sur la souveraineté économique et technologique de l’Hexagone.
Le défi dans les années à venir est donc d’augmenter la part des financements français et européens dans le mix de financement global. Une démarche qui rejoint la proposition du ministre de l’Economie de développer la Tech européenne (Scale up Europe) et ainsi combler la faiblesse du financement qui existe encore pour les tours de table supérieurs à 100 millions d’euros.
Construire des voies permettant d'ouvrir des options d'Exit
Le premier défi est celui des opérations de sortie, synonymes d’introduction en bourse ou de cession. C’est à cette étape que les investisseurs peuvent solder leur investissement et les entreprises financer leur croissance.
Malgré des montants investis en constante augmentation, peu de sorties importantes ont été réalisées ces dernières années.
En qui concerne les introductions en bourse, la principale raison vient du manque d'appétence et de compétences spécialisées au sein des investisseurs et analystes en capacité de suivre ce segment de marché. La French Tech est encore relativement jeune. Elle n’a pas eu le temps de voir les montants investis se traduire dans les sorties.
Sur les cessions industrielles, force est de constater que les grands corporate français et européens sont peu présents à la différence des grands corporate US ou chinois qui construisent leur croissance et leur hégémonie géographique via des acquisitions de pépites.
La réponse à nos questions de souveraineté ne peut pas se limiter à des lois régulant la présence des acquéreurs étrangers. Il est nécessaire d’avoir une prise de conscience massive des acteurs européens sur le sujet.