À l’heure de l’urgence climatique, l’impact environnemental du numérique est en croissance exponentielle. Quelles solutions sont mises en œuvre dans le secteur pour réduire cette empreinte environnementale ?
Au cours de cette décennie, et plus particulièrement ces derniers mois durant cette crise sanitaire sans précédent, les usages et les besoins liés au numérique ont explosé. Télétravail, enseignement à distance, explosion des modalités de vente en ligne et click and collect sont autant de changements profonds dans les habitudes de nos sociétés qui ont vu le jour grâce au numérique pour rester connectés. Le numérique est devenu le nouveau marqueur de nos sociétés à de nombreux égards : les services de la vie quotidienne se numérisent, l’ensemble des industries s’appuient sur le numérique et les sciences de la donnée.
À l’heure de l’urgence climatique, le secteur du numérique, également secteur des plus grandes innovations de notre siècle, permet de développer des solutions adaptées pour nous aider à réduire notre empreinte environnementale. C’est le cas des technologies bas-carbone qui vont jouer un rôle majeur dans la mise en œuvre des plans de relance et du Green Deal européen, visant à faire de l’UE le premier continent décarboné au monde d’ici 2050.
Les innovations dans le secteur des cleantechs sont d’ailleurs souvent basées sur le numérique, que ce soient les digital twins qui permettent de modéliser et de développer des modèles mathématiques simulant des situations réelles dans l’industrie, l’Internet des objets (Internet of Things), notamment dans le bâtiment, ou encore l’automatisation de l’agriculture permettant de réduire la surface nécessaire pour alimenter l’humanité, et ainsi favoriser la biodiversité.
Pour autant, l’impact environnemental du numérique est aussi en forte augmentation et représente aujourd’hui 3,8% des gaz à effets de serre, 4,2% de la consommation d’énergie primaire et 5 à 10% de la consommation d’électricité au niveau mondial (ce à quoi s’ajoutent la consommation d’eau et de ressources).
Comparé à d’autres secteurs (transport, bâtiment, industrie), l’empreinte environnementale du numérique est plus mesurée, mais elle connaît une croissance exponentielle à mesure où le nombre d’utilisateurs et d’appareils connectés augmente.
Trois piliers consommateurs d’espace et d’énergie
Le numérique repose sur trois principaux piliers : les terminaux, les réseaux et les data centers, qui consomment des ressources et de l’énergie. Selon une étude publiée par Idate Digiworld, le secteur représentait 53 millions de tonnes de déchets en 2019 au niveau mondial, en augmentation de 21% ces cinq dernières années. Seulement 17,4% d’entre eux sont recyclés . Le secteur produit aujourd’hui plus de 34 milliards d’appareils pour 4,2 milliards d’utilisateurs soit, en termes de ressources et d’énergie consommées deux à cinq fois celles de la France .